Mon papa était très laïque, refusait d'être influencé et d'influencer lui-même. Nous n'avons pas été baptisés. Il appréciait le pasteur, que j'ai connu, qui était proche des gens. Nous avons donc eu une instruction reliigieuse, et tous, sans doute, fait notre communion. Pour moi, je suis allée avec plaisir à l'école du dimanche. Nous étions 6 à 10. Cà se passait dans le temple et nous allions au culte. C'était un plaisir, car j'y retrouvais grand-mère et quelques autres membres de la famille. Maman y était rarement, ayant trop à faire. Il y avait aussi une école du jeudi où je suis allée régulièrement, souvent seule. Mr Martin possédait une Bible imagée, belle et grande; les épisodes marquants de l'Ancien Testament sont restés dans ma mémoire. Entre 13 et 15 ans, j'ai eu deux années de catéchisme difficiles, car le même pasteur nous dictait presque des cours. J'était avec un garçon qui faisait beaucouo de fautes d'orthographe. Et la "Toute-puissance " de Dieu était une théologie difficile à démontrer. J'ai gardé ces cahiers.
La maison du pasteur était pour moi et mes deux soeurs Andrée et Germaine accueillante pour des réunions de jeunes filles. J'était trop jeune, mais j'aimais l'ambiance et le goûter. Pour les enfants il y avait des fêtes où nous préparions des "numéros" sous la houlette de la plus jeune des filles du pasteur: Annelise. Un fils qui avait 2 ans de plus que moi me semblait un modèle à suivre. Qu'est-il devenu, Jacques Martin ? J'ai fait ma communion en 38 avec un autre pasteur Mr Malan. Nous avons eu moins de contacts avec Mr et Mme Malan, mais celle-ci nous a appris le chant et c'est elle la première qui m'a donné l'idée de faire mes études d'assistance sociale. Aide et démarches...
A la maison, il n'y avait pas de vie tant soit peu religieuse. En rentrant du culte papa me demandait: " Qu'est-ce qu'il a dit, Mr Martin ?. Je n'avais pas retenu grand chose de la prédication, elle était difficile pour tous je crois. Mais j'aimais la liturgie et les cantiques. Pendant la prédication je regardais les vitraux et les panneaux sur le mur.
La maison était ouverte et accueillante. Les amies d'Andrée, les miennes plus tard, se sentaient bien chez nous, et il y avait toujours quelques tartes ou crêpes...Maman était très bonne cuisinière et en faisait profiter
Pendant l'occupation, trois filles de mon âge sont venues habiter à la maison, parce que le collège était occupé. Nous avons partagé à quatre la chambre à deux lits. C'est cette maison accueillante que Pierre a connue en 1944. Nous nous y retrouvions parfois le week-end lorsque les trains ont été rétablis. C'était notre sens du partage ...