Je me suis rendu compte la semaine dernière qu'il y a 20 ans qu'Odile est enterrée. Et 20 ans qu’on parle un peu de sa maladie et peu de son décès…
Je suis allée au printemps dernier avec Claire dans le cimetière de Bourges et nous n’avons pas trouvé la tombe, ni la pierre que Sylvain avait sculptée à ce moment là.
J’ai su qu’elle a été retrouvée depuis.
C’était un moment difficile cet enterrement (c'est le premier auquel j'assistais).
Après avoir vu Odile au début du mois de mai, en mauvaise santé, sûrement, mais assez gaie avec toute sa famille autour d’elle, personne n’imaginait ne plus la rencontrer et lui parler.
Je l’ai vue une dernière fois très belle bien que le visage gonflé avant qu’elle soit mise dans son cercueil.
Et la cérémonie elle-même reste assez floue dans mes souvenirs.
L’été suivant, Baptiste et Valentin sont venus à Plougonven quelques temps. Nous sommes allés faire un peu de tourisme et je me rappelle en particuliers une balade dans le sud-Finistère qui a été l’occasion d’une visite au phare d’Eckmühl et de quelques sites mégalithiques dans les environs : il y avait des sarcophages contenant des squelettes qui ont fortement impressionnés Valentin, petit bonhomme de 8 ans à peine…
C’était peut-être à éviter, ce genre de visites mais nous ne savions pas ce que nous verrions alors… te souviens-tu Valentin que tu nous a posé la question : « on est comme ça quand on est mort ? » ça me reste encore en travers de la gorge cette visite de sarcophages…
Peut-être aurait-il fallu en parler de l’absence de votre mère, et je crois que nous avons évité le sujet ??
Je ne sais pas si nous avons été assez proches de Claude et des trois garçons à ce moment-là : comment faire pour ne pas regretter de n’en avoir pas fait assez, de n’avoir pas su soutenir et être aux côtés aux bons moments ?
Au mois de juin de cette même année, ma marraine Evelyne Charpié est décédée aussi, alors qu’elle se battait contre un cancer. Je n’ai pas su sa maladie bien qu’elle en ait parlé à demi-mots lors de notre passage chez eux à Ruffec l’été précédent, et je n’ai pas pu être proche d’elle pendant cette période.
Il me semble qu’on ne peut que ressentir du regret de ce qui n’a pas été et qui ne sera plus après le décès d’un proche, et que c’est ça qui fait mal surtout.