Je ne sais plus quand le jour sans école est passé du jeudi au mercredi, mais je suis quasiment sûre de l'avoir vécu en direct...
Je lisais pas mal (on n’allumait pas la télé dans la journée!), je me souviens d'après-midis entières plongée dans un bouquin (ou en enchaînant deux à la suite...): Fantômette, les compagnons de la Croix-Rousse (ou les sept compagnons...je sais plus) –à ce propos, j’ai perdu un pari il n’y a pas très longtemps, j’étais persuadée que c’était la bibliothèque verte et la copine m’assurait que c’était la rose… et elle avait raison! J’avais décrété que le Club des Cinq, c’était nul et trop fifille pour moi. Après c’était les Alice, un peu plus tard la série des Jalna et entretemps des tas de trucs qui me tombaient sous la main et que je lisais sans y comprendre grand-chose…Le grand Meaulnes vers 8/9 ans, j’ai rien compris… C’est dur après de s’obliger à le reprendre, en mettant de côté le mauvais souvenir!
Plus petite, je crois que je collais pas mal Maman (je m’en rends compte avec Youri qui souvent, a juste envie d’être dans la même pièce que moi…) : elle passait pas mal de temps à faire de la couture, à réparer des vêtements, repriser des chaussettes (avec un oeuf en bois rendu tout doux par l’usage !) et moi, je plongeais dans la boîte à boutons: il y en avait une multitude, de toutes les formes et couleurs que je m’amusais à trier, à organiser, en écoutant d’une oreille la radio que Maman avait allumée. J’ai été ainsi bercée par les émissions de Dolto (je crois, ou c’était Ménie Grégoire?), qui répondait à des questions d’auditrices désemparées. Ca parlait surtout d’éducation mais aussi souvent de sexualité, à mot couverts, bien sûr (quoique, vers 1970, ça devait commencer à bouger pas mal, même à la radio…). Je ne sais pas ce qui me retenait là le plus, finalement, les boutons ou la radio…
En plus, Maman faisait souvent des commentaires à haute voix, quand ce qu’elle entendait l’énervait un peu; elle trouvait parfois les questions ridicules.
Sinon, je passais aussi pas mal de temps à me bagarrer avec Francis. Des fois pour rire, des fois pour de vrai.
On faisait des match de boxe en prenant nos moufles d’hiver…on se mettait des bonnes peignées: un jour, je lui ai arraché toute une touffe de cheveux…quand il est allé se plaindre, j’avais encore la poignée à la main, j’ai pas pu nier…mais c’est quand même lui qui s’est fait enguirlandé, hihihi!!! (Quand même, avec 5 ans de plus que moi, je suppose qu’il devait se retenir un peu…mais moi pas!)
Un peu après, c’est passé au catch (on avait regardé des matchs en cachette à la télé, des soirs que les parents étaient sortis…). Dans la voiture, c’était toujours la chicane aussi, surtout qu’on était forcément l’un à côté de l’autre, puisqu’Annelise , malade en voiture, devait avoir une fenêtre (c’est pô juste ! !).